mercredi 29 juillet 2015

Dix huit jours


Aujourd'hui, je suis allé à Tel-Aviv pour rencontrer Shlomo Sand. C'est un intellectuel Israélien. Il est professeur à l'Université de Tel-Aviv.  Il a écrit beaucoup de livres. Mais le plus polémique est : Comment le peuple Juif fut inventé.

La première fois que j'ai entendu parler de lui, c'est en écoutant ou lisant (je ne sais plus) des propos de Soral. Je ne supporte pas ce qu'il véhicule, mais en bon "maso" j'essaie des fois de sonder la profondeur de sa connerie. N'ayant pas trouvé de bâtons assez long pour toucher le fond, j'ai laissé tomber.


Nous avons eu un long entretien, très intéressant. C'était très bien d'échanger avec un homme intelligent.
Je ne vais pas faire un résumé de l'entretien, il est évident que nous partageons beaucoup de valeurs.
Ce qui pour moi est le plus important à dire est lié à la position qu'il a pour parler des fondements de son pays.
Shlomo aime son son pays (Israël), c'est évident. Il est simplement lucide sur les fondements artificiels d'Israël. J'ai ressenti en parlant avec lui, qu'il ne connaissait pas plus que ça les Palestiniens. Ils les respecte, c'est tout aussi évident que son amour pour Israël. Mais il ne se bat pas pour eux spécifiquement. Je trouve cela extrêmement sain.

Mais ses propos son "récupérés" par les anti-sionistes, les "judéophobes" et les militants pro-Palestiniens.
J'ai l'impression que l'objectif principal pour Shlomo est d'inviter son pays se poser des questions sur ses bases et sa solidité.  L'objectif des autres est de rechercher des arguments à la destruction d'Israël.

Au final, Israël est quand même très hostile à son travail et ceux qui utilisent ses propos, le font d'une façon "contrefaite". C'est une contrefaçon de ses idées. Finalement cet homme très intelligent, doux et lucide est réellement compris par qui ?

Je me demande.

J'aurai l'occasion d'en parler avec lui, il va bientôt s'installer à Nice. Il aime ma ville. Il nous a dit : "Je me sens bien à Nice, c'est une très jolie ville. Et puis elle est très raciste, comme mon pays, je ne serai pas dépaysé ...."


Puis on s'est promenés dans Tel-Aviv. Un saut direct en occident. Avec non codes habituels.


Irrésistiblement attirés par la mer.


On s'est baignés au coucher du soleil. Un grand moment.

Ils étaient tous beau, sportifs, cools.
Ils sont tous soldats. Les belles jeunes filles sculptées comme des déesses, sont les mêmes que celles qui hurlent avec mépris et condescendance sur les Palestiniens aux check-points.
Les beaux jeunes hommes sont ceux qui patrouillent avec des bergers allemands dans les rues d'Hébron.

Là je pense à Shlomo qui essaie d'être intelligent au milieu de tout ça. Je pense aussi à Fayrouse, hier elle me demandait de regarder la mer pour elle. Fayrouse rêve d'y aller, mais les beaux corps sculptés de cette plage l'empêchent de passer les check-points.


En rentrant, à Bethléem, au pied du mur de séparation, j'observe ces deux chaises vides. Je me mets à rêver de voir Fayrouse et Shlomo assis là, discutant de la finesse du sable de la plage de Tel-Aviv.

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