mardi 21 juillet 2015

Dix jours


Ramallah.

Il y a deux façons d'aller à Ramallah, soit en traversant Jérusalem, soit en la contournant.

Moi Européen, j'ai le choix. Pour un Palestinien de Cisjordanie, il faut contourner. Traverser est presque impossible.

Pour cela il faut demander une autorisation  aux Israéliens. Elle est attribuée suivant divers motifs.

En ce moment Israël est généreuse (juste pour quelques jours). C'est l'Aïd, au moins 4 jours de vacances pour les Palestiniens. Un chiffre d'affaire à ne pas manquer pour Israël. D'autant que les autorisations distribuées permettent d'aller jusqu'à Tel-Aviv.
Même si c'est en contradiction avec leurs principes, "l'aubaine" est trop tentante pour les Palestiniens. Et puis il y a le prétexte d'aller à la mosquée de Jérusalem (Al Aqsa) pour prier. Et après la possibilité de descendre jusqu'au bord de mer. Les Palestiniens (sauf à Gaza) n'y ont pas accès.
En Cisjordanie, ils ont enfermés sur les montagnes, à Gaza au bord de la Méditerranée.

A la plage, il y des femmes en maillot de bain .... Ca change un peu ....

Pour les femmes la possibilité de faire un shopping autrement plus abondant qu'en Cisjordanie. Le rêve.

Une trêve mutuellement avantageuse.

Enfin presque, pendant ce temps en Cisjordanie les rues sont vides et les commerces fermés.


J'ai fait (avec Leïla et Linda) la route Palestinienne : à l'aller.

Linda avait rendez-vous avec une représentante de la ville de Ramallah pour discuter de coopérations entre leurs villes respectives.
Ici c'est très différent d'Hébron et Bethléem. C'est la capitale, c'est moderne. Il n'y aucun doute, on est dans une ville Arabe, mais les gens sont plus "indifférents" à notre présence, mais toujours aussi agréables. Les femmes habillées plus librement. Le "fourmillement" dans les rues identique.

Comme en ce moment on aime voir des tombes, on reste dans le ton. Direction le tombeau de Yasser Arafat (c'est la photo au début de cet article).


Une petite grille à traverser, quelques soldats Palestiniens à l'entrée, une petite discussion pour montrer pattes blanches et on y est.

C'est un endroit très "zen", un large espace très clair. Une mosquée moderne, carrée.


Derrière le tombeau une piscine (c'est quand même pas la "Supplique pour être enterré à la plage de Sète" de Brassens)


On parle avec les soldats, ils sont plutôt "décontractés". Mais avec des AK47 à l'épaule.

Pour le retour, on décide de passer par Jérusalem.
Pour cela, il faut traverser deux check-points, celui de Qalandiya (entre Ramallah et Jérusalem) et celui de Bethléem (entre Jérusalem et Bethléem).

Celui de Qalandiya est sûrement le plus violent de Cisjordanie. Il est entre les deux capitales ennemies.


Il ressemble à un abattoir.

Des couloirs entre des barreaux, des tourniquets commandés par les Israéliens. On est parqués et contrôlés. Une fois passé le premier tourniquet, le retour est impossible. C'est eux qui décident de notre progression. Ils contrôlent la progression de la foule jusqu'au contrôle des papiers et des bagages.

Mais le pire, c'est les soldats eux même. C'est à chaque fois la même chose ... Majoritairement des femmes, elles sont jeunes et jolies. On sent que d'être là, ça les fait pas "kiffer". Et que les Palestiniens, c'est de la merde qui fait chier. Et je reste très "retenu" dans mes propos .... Très poli comparé à la haine qui se lit dans les regards. J'y ai eu droit.
Première chose insupportable, elles prennent leur temps. Tellement que quand on est arrivés devant le tourniquet des contrôles des papiers, il y avait une femme (une Palestinienne) très distinguée qui à craqué. Elle hurlait à travers les grilles, en face, le mépris. Un jeune soldat (Israélien) au regard doux à ensuite parlé avec elle, progressivement elle s'est calmée.

Nous on vit ça une fois, c'est tout. Les Palestiniens, c'est quotidien. En dehors des autorisations spéciales Aïd, les gens passent pour travailler ou rentrer chez eux. Pour des activités ordinaires.
Leur quotidien, c'est la haine des Israéliens. La haine de ceux qu'ils leur on volé leur maison. Mais ça ils l'ont oublié, c'est plus facile comme ça.


Début juillet un artiste Palestinien avait dessiné sur le mur de séparation (du côté Palestinien) les couleurs arc en ciel LGBT. Moins de 24h après il a été repeint en blanc par des Palestiniens.


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